Gourmet Selection, en partenariat avec la Fédération des Epiciers de France, inaugurait le 26 mai dernier un cycle de webinaires à l'adresse des professionnels du secteur. Car, si Gourmet Selection à pour mission avant tout à faciliter la rencontre d'un secteur riche et varié - producteurs, fabricants, distributeurs, détaillants et commerçants de proximité - pour offrir la plus grande vitrine de produits fins d'épicerie, il a aussi pour objectif de contribuer à répondre aux problématiques qui touchent le secteur.
Ce premier webinaire a ainsi analysé comment les réseaux sociaux contribuent à rendre plus visibles les commerces de proximité - en particulier les épiceries fines. Ainsi, selon Ana Meneses Villanueva, Responsable pédagogique et formatrice, la force que représentent les réseaux sociaux est colossale : 93,8% de la population française est internaute. Soit près de 61 millions de personnes qui passent en moyenne 1h48 par jour sur les réseaux. 32,1% des internautes âgés entre 16 et 64 ans utilisent les réseaux sociaux comme première source d'informations sur les marques (chiffres collectés par Ana Meneses Villanueva pour le webinaire du 26/05/25).
Toujours selon Ana Meneses Villanueva, près d'une personne sur deux achète un produit ou un service en ligne chaque semaine, tandis que 17,7 millions de Français effectuent aujourd'hui leurs courses alimentaires en ligne. "Soit une augmentation de 8% par rapport à 2023", a-t-elle ajouté.
Consacrer du temps est indispensable
"Face à la croissance de l'e-commerce, les commerçants de proximité doivent intégrer la digitalisation pour rester compétitifs", soulignait encore la responsable pédagogique. Ce qui augmente la visibilité et l'élargissement de l'audience, renforce le lien avec la communauté locale, met en avant certains produits, et aide à la gestion de l'image de marque et aux opportunités de ventes directes.
Un point soulevé par Ana Meneses Villanueva est néanmoins le temps qu'il faut consacrer aux messages, images et promotions à diffuser sur les réseaux sociaux. "Cela prend effectivement du temps, mais c'est une étape que l'on arrive à gérer par l'habitude. Il est possible de procéder petit à petit selon son temps et ses moyens", décrivait-elle. Internet est en fait une première porte d'entrée pour le consommateur qui vient y découvrir l'offre de l'épicerie. Et qui ensuite se déplacera lui-même.
C'est ce qu'Ana Meneses Villanueva appelle le "social selling", une stratégie adoptée par les vendeurs pour entrer en contact et développer des relations avec des prospects via les réseaux sociaux.
En créant de la confiance, en devenant une référence par la présence sur des réseaux sociaux rigoureusement pensés - Facebook s'adressera à une clientèle plus mature par exemple tandis que TikTok séduira les jeunes générations, l'épicier multipliera les possibilités de vente et consolidera son rôle de conseil.
Les réseaux sociaux accessibles à tous
Deux exemples ont été évoqués durant le webinaire, montrant que toute épicerie peut effectivement réussir sur les réseaux sociaux.
Dominique Ferrero, L'F Epicerie Fine, a souligné qu'on ne peut plus se passer des réseaux sociaux. "C'est chronophage mais ça se gère. Si je mets une photo sur Facebook et Instagram, le produit est généralement vendu dans l'heure qui suit, prouvant que la clientèle est bien connectée. Aujourd'hui, mon épicerie est plus isolée. Si l'immédiateté est moindre, le bouche à oreille fonctionne toujours. J'ai ainsi créé un e-shop avec des ateliers cuisine qui marchent très bien et apparaissent sur Instagram."
Pour Christelle Record, l'Epicerie d'ici, "On se rend très vite compte qu'il faut s'activer sur les réseaux sociaux. J'ai démarré avec une "community manager" qui a aidé à configurer le compte et à créer les premiers "story-telling". Mais c'est à nous ensuite de prendre le relais car nous sommes les ambassadeurs de notre activité. L'utilisation des réseaux sociaux a été déterminante sur mon chiffre d'affaires, grâce à une communication quotidienne durant 4 mois. Du coup, on a grossi notre population de "followers" à plus de 5 000."